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Laballe & Défense

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Bienvenue sur Laballe & Défense, un site consacré aux Politiques de Défense ! Ce blog a été créé par Merry-Lène LABALLE, Historienne en Histoire Militaire, Études de Défense et Politiques de Sécurité Diplômée de l'Université Paul Valéry de Montpellier.

Les Guerres Asymétriques: Les Conflits De Demain?

Publié par Merry-Lène LABALLE sur 15 Juillet 2011, 20:52pm

Catégories : #Défense internationale

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La guerre asymétrique est une guerre qui oppose un Etat à des combattants matériellement insignifiants (guerre du faible au fort). Elle se distingue des guerres entre Etats, et se traduit avant tout par la guérilla et le terrorisme. La guerre asymétrique se distingue alors de la guerre classique ou régulière qui se caratérise par la bataille, destinée à faire plier l'adversaire, une confrontation directe. Ce concept fut analysé par Sun Zi au Ve siècle av. J.C dans son célèbre ouvrage: l'art de la guerre, premier traité de stratégie militaire (à lire absolument !).


 

Ce qui n'est pas le cas avec la guérilla qui pour reprendre le terme utilisé par le géostratégiste et spécialiste de la guérilla, Gérard Chaliand, est une guerre "irrégulière" adoptée par le plus faible, et fondée sur la surprise, le sabotage, et l'harcèlement. Autrement dit, l'une des caractéristiques majeures des conflits irréguliers est l'absence d'identification claire et précise de l'adversaire. Cela rend donc plus difficile l'évolution de ses capacités opérationnelles et de ses possibilités d'action.

 

L'Histoire aura connu de nombreuses guerres de ce type: Indochine, Algérie, Vietnam... Mais attardons nous sur deux conflits qui illustrent parfaitement les conflits asymétriques: commençons tout d'abord par la guerre d'Irak. En effet, la guerre d'Irak à la prise de Bagdad en avril 2003, fut un succès opérationnel incontestable rendu possible par la supériorité technologique des Américains. En revanche, le Pentagone a largement sous-estimé l'importance du phénomène, et s'est trompé sur la nature de la guerre auquel il était confronté (sans doute du à une méconnaissance de la société irakienne et troupes culturellement inadaptées à ce type de conflit).


Les Etats Unis comptaient uniquement sur leur supériorité technologique et logistique pour l'emporter politiquement, mais nous l'avons vu cela ne suffisait pas à répondre aux besoins d'une mission de reconstruction et de pacification. De ce fait, nous comprenons que la guerre ne peut se limiter au combat, mais intègre également des dimensions politiques, sociales et culturelles.

 

Arrêtons-nous désormais sur le cas afghan : les troupes de la FIAS (Force Internationale d'Assistance et de Sécurité) et d'"Enduring Freedom" en charge d'assurer la stabilisation sur le sol afghan ne savaient pas qui étaient leurs véritable adversaires. Cela brouille ainsi la compréhension du présent conflit et rend l'identification de ces derniers plus laborieux.


 

Qui sont leurs adversaires et leurs motivations?  Les insurgés (le Djihad) qui ont pris les armes, le font bien souvent pour des raisons idéologiques. Ce sont les plus dangereux et ne craignent pas la mort. Ensuite, la libération de l'Afghanistan, donc le sentiment nationaliste existe bel et bien et est à prendre en considération, car la lutte contre l'occupant est surtout invoquée par les Patchounes, qui revendiquent le départ des troupes de la coalition.


La lutte contre le gouvernement et l'administration Karzaï jugé illégitime (mis en place par les occidentaux), inefficace et surtout corrompu ne doit pas être relativisée.




En effet, l'absence de sécurité, d'infrastructures, et la corruption sont des faiblesses pour l'Etat afghan, et cela agit comme un véritable catalysateur de la contestation. En somme, le développement des seuls moyens dissymétriques ne peuvent répondre adéquatement à la menace asymétrique. Par conséquent, les solutions politiques et les approches préventives ont une importance considérable. Nous devrons ainsi à l'avenir évaluer davantage les causes politiques, sociales et économiques du terrorisme, sinon nous serons confrontés à de nouveaux échecs.


Bibliographie:


Gérard Chaliand, Le nouvel Art de la Guerre.

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