La stratégie européenne de sécurité permet d'identifier les objectifs stratégiques en matière de sécurité, de faire face aux défis mondiaux, aux principales menaces et de renforcer la sécurité de l'Union. La sécurité est donc une condition nécessaire du développement. La pauvreté, les maladies (Sida), la concurrence pour les ressources naturelles sont par exemple à l'origine des problèmes de sécurité. La stratégie de sécurité identifie aujourd'hui comme principales menaces pour l'Europe:
- Le terrorisme, la mise en place d'une action européenne concertée contre ce dernier est indispensable.
- La prolifération des armes de destruction massives (ADM).
- Les conflits régionaux menaces également les minorités, les libertés fondamentales.
- La déliquescence des Etats (corruption, abus de pouvoir).
- La criminalité organisée (trafic de drogue, d'armes..).
Les objectifs stratégiques doivent nous permettre ainsi de faire face aux menaces, de mener des politiques plus cohérentes, de régler les conflits extérieurs (Moyen Orient), de promouvoir et de renforcer le multilatéralisme, la démocratie et la paix dans le monde. Pour cela, la coopération avec nos partenaires (Russie, Chine, Canada, États Unis et Japon) est primordiale. Cette stratégie de sécurité doit donc permettre à l'Union Européenne d'être un acteur majeur sur la scène internationale.
Néanmoins, le document adopté par le Conseil européen en décembre 2008, sur la révision de la stratégie européenne de sécurité (SES) manque cruellement d'ambition. Ce document se contente en effet d'énumérer des grands principes sans mettre en avant une véritable stratégie européenne, il omet également des sujets primordiaux comme la redéfinition d'une stratégie vis-à-vis de la Russie et de l'OTAN. En somme ce rapport ne permet tout simplement pas à l'Europe de peser d'avantage sur la scène internationale. La mise à jour de la SES n'a donc pas comblé le manque du document adopté en 2003, ce qui est fort dommage.
Aussi, cette révision était indispensable pour prendre en compte l'évolution du paysage géo-stratégique, mais cette dernière ne propose aucune stratégie commune pour répondre de manière adaptée aux préoccupations nouvelles (cybersécurité, sécurité énergétique). Sur la sécurité régionale, la réflexion ne va pas suffisamment loin et ne prend pas considération la définition d'une stratégie à l'égard de Moscou, qui est pourtant un sujet crucial, car depuis le conflit en Géorgie les relations entre l'Europe et la Russie se sont considérablement détériorées. Ce document manque également de proposition en matière de coordination avec l'OTAN et les Etats Unis.
Les objectifs capacitaires sont très limités. En 1999, le Conseil européen d'Helsinki avait pourtant fixé un objectif global ambitieux: déployer 60 000 hommes en 60 jours pour une opération. Le document de 2008 revoit ainsi à la baisse cette ambition et entend déployer 10 000 hommes. En ce sens, l'Europe abandonne l'idée d'intervenir seul et de disposer d'une réelle autonomie politico-militaire vis-à-vis de l'OTAN.
La seule satisfaction est le lancement d'un "Erasmus militaire" (ce n'est pas trop tôt!) afin de favoriser les échanges de jeunes officiers européens. Concernant les programmes militaires enfin, pas de nouveauté à l'horizon ce document reprend des projets déjà engagés (modernisation des hélicoptères, et projet d'entrainement des équipages).