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Laballe & Défense

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Bienvenue sur Laballe & Défense, un site consacré aux Politiques de Défense ! Ce blog a été créé par Merry-Lène LABALLE, Historienne en Histoire Militaire, Études de Défense et Politiques de Sécurité Diplômée de l'Université Paul Valéry de Montpellier.

Afghanistan : et après ?

Publié par Merry-Lène LABALLE sur 26 Septembre 2011, 14:33pm

Catégories : #Défense internationale

afgh

 

Au lendemain de notre départ d’Afghanistan, il est évident que les forces de sécurité afghanes ne sont absolument pas en mesure d’assurer la sécurisation du pays. Par conséquent, aucun Etat ne peut affirmer que la mission de pacification dans la région est ou sera réussie, car cela serait absurde !



Dès le départ de l’OTAN, les talibans seront, dès lors, libres d’accéder au pouvoir. Une Afghanistan démocratique ? Fantasme donc ! Ils nous l’ont récemment prouvé, en reprenant notamment leurs offensives en direction du QG de l’OTAN et des bâtiments de l’ISAF, ou encore en tirant à la roquette en direction de l’ambassade des Etats-Unis.



Cessons donc de parler de progrès, car la réalité est faite d’insécurité et d’une absence totale de sécurisation des territoires. Nous avons échoué (la faute à une stratégie militaire et opérationnelle incohérente), et ce n’est pas en 2014 que nous parviendrons à démocratiser le territoire afghan, surtout en annonçant lâchement un retrait unilatéral !

 


Alors que faire ? Comme le souligne à juste titre Sophie Desoulières dans sa tribune dans le journal le Monde : "Il est grand temps que la communauté internationale se rende compte que l'aide (internationale) ne pourra contribuer à la stabilité que si la priorité est de développer un Etat de droit, promesse faite aux Afghans il y a déjà dix ans. Faire entrer une part importante de l'aide dans le budget du gouvernement afghan est une première étape de ce partenariat mais elle doit s'accompagner d'un effort concerté pour développer la capacité des institutions et le monitoring des fonds destinés au développement. L'Union européenne, forte du traité de Lisbonne, a ici toute sa place afin d'articuler un message politique sans ambiguïté rappelant les obligations internationales envers le peuple afghan, et d'éviter un transfert de responsabilité précipité dans une course au désengagement".

 


Appeler à un retrait unilatéral ne suffira donc pas, car d’une part cela contribura fortement à l'affaiblissement de la France et de l’Union Européenne sur la scène internationale, et d’autre part, tant que les conditions nécessaires ne seront pas posées, nous ne règlerons jamais la crise afghane.

 


Gérard Fuchs met en avant dans une note, plusieurs propositions intéressantes à analyser : tout d'abord, l’organisation d’une Conférence à Paris dans les plus brefs délais afin de confronter les motivations et les intérêts de l’ensemble des acteurs de la crise. C'est-à-dire, les partisans de la « démocratie », les talibans et le Pakistan, mais aussi l’Inde et l’Arabie Saoudite. Les premiers souhaitent garder le pouvoir et mettre en œuvre leur projet politique, les second la construction d’un Etat islamique en rejetant toute présence étrangère, et enfin le dernier, la préservation de ses frontières.

 


Pour garantir la stabilisation de l’Afghanistan, la reconnaissance et la garantie des frontières du Pakistan sont nécessaires, tout comme la signature d’un traité de non-agression avec l’Inde et la fin de toute aide aux talibans. En ce qui concerne l’Afghanistan, la reconnaissance de toutes ses frontières, la décentralisation administrative du pays, l’élaboration d’un calendrier électoral et des garanties sur le déroulement des votes sont essentielles. Il insiste notamment sur le rôle des Nations-Unies dans le cadre du respect des accords. Alors, entre lâcheté et enlisement, il serait temps de dessiner une troisième voie ...

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