« Mon instinct initial était de se retirer (…) mais les décisions sont très différentes lorsque vous êtes dans le Bureau ovale », a déclaré Donald Trump dans un discours le 21 août, qui exclut désormais tout retrait d’Afghanistan afin de ne pas créer un « vide » qui profiterait aux organisations terroristes.
À noter que pour le moment, le locataire de la Maison Blanche n’a pas précisé le volume des forces qu’il entendait envoyer dans la region.
La nouvelle stratégie militaire des États-Unis pour l’Afghanistan était, en effet, attendue. Après les attentats du 11 septembre 2001, le Président américain Georges Bush avait déclenché une intervention militaire visant à détruire les camps d'entrainements d'Al Quaïda. Cette dernière mal engagée, dès le début, au vue de multiples difficultés rencontrées sur le terrain (retour des Talibans, fragmentation politique croissante et instabilité générale de la région), s’était soldée par un échec total.
En 2009, Barack Obama avait annoncé le retrait progressif de l'armée américaine d'Irak pour y être redéployée en Afghanistan dans le but de répondre aux objectifs suivants : Sécuriser le territoire pour permettre au gouvernement de Kaboul d'exercer le pouvoir et fragiliser les Talibans. Cette stratégie s’est révélée totalement inefficace, conduisant les alliés dans une situation sans issue (guerre longue, meurtrière et surtout coûteuse).
Cette stratégie peu ambitieuse visait simplement à corriger les erreurs de son prédécesseur. D’autres problèmes ont accentué cette impasse : Absence d’un État fonctionnel en Afghanistan, sous-estimation du mouvement Taliban par les Américains, corruption accrue de la classe politique afghane (due en partie à la production massive d'opium dans le sud, Province d'Helmand).
Le principal problème étant bien évidemment le Pakistan qui a toujours été synonyme de terre de refuge et d’approvisionnement en armes pour les Talibans. Représentant ainsi un obstacle de taille à la victoire opérationnelle des alliés dans la région.
À titre personnel, j’ai toujours jugé nécessaire l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan. En revanche, cela doit impérativement s’inscrire dans le cadre d’une stratégie claire. Ce qui n’est actuellement pas le cas.
Il est impératif d’avancer sur les points essentiels afin de débloquer une situation qui dure déjà depuis des années. Pour garantir la stabilisation de l’Afghanistan, la reconnaissance et la garantie des frontières du Pakistan sont nécessaires, tout comme la signature d’un traité de non-agression avec l’Inde et la fin de toute aide aux Talibans.
En ce qui concerne l’Afghanistan, la reconnaissance de toutes ses frontières et la décentralisation administrative du pays sont essentielles. Les Nations-Unies ont également un rôle crucial à jouer dans le cadre du respect de ces accords.
Des pourparlers de paix entre Talibans et gouvernement afghans ont été entamés, mais ils n’ont toujours pas apporté de solution concrète et semblent interrompus.
En somme, entre lâcheté et enlisement, il serait temps de dessiner une véritable troisième voie ... À suivre.