La politique européenne de défense ne dispose, à ce jour, toujours pas de capacité de planification commune. Pour y remédier, les pays du « Triangle de Weimar » (France, Allemagne, Pologne) avaient proposé de doter l’Union européenne d’un QG opérationnel militaire. Cette proposition fut rejetée par le Royaume-Uni en 2011, projet présenté dans un rapport de la Haute Représentante Catherine Ashton. La mise en place d’une planification des opérations de défense au niveau européen paraît pourtant évidente.
En effet, l’on compte actuellement quatre centres décisionnaires basés dans quatre quartiers généraux nationaux (France, Allemagne, Grèce, Italie), complété par une structure commune embryonnaire pour la PSDC à Bruxelles. Le manque de cohérence entre les niveaux politique et militaire fait cruellement défaut à l’Union et affecte sa capacité d’approche globale, entrainant ainsi des retards conséquents dans le processus décisionnel.
En dépit de ces limites évidentes le Royaume-Uni s’est toujours opposé à ce projet essentiel : « Nous ne l’accepterons pas maintenant, nous l’accepterons pas à l’avenir » (William Hague, Ministre britannique des Affaires Étrangères). Pourquoi ? Les Britanniques évoquaient le risque de duplication avec les structures existantes de l’OTAN et des dépenses supplémentaires inutiles. Réaffirmant par la même le traditionnel clivage entre « atlantisme » et européanisme » et privilégiant donc sa relation avec l’OTAN et les États-Unis. Mais depuis, il y a eu le Brexit et le discours de Jean-Claude Juncker sur l’état de l’Union européenne.
Depuis, l’idée de la création d’un vrai « quartier général permanent » de l’UE refait surface : « Il est temps que nous ayons un siège unique pour ces opérations » (J.C Juncker). Autrement dit un quartier général à l’UE. Lors du Sommet européen à Bratislava, le vendredi 16 septembre dernier, cette idée a de nouveau été confirmée par la voix du couple franco-allemand.
Cette annonce est donc une bonne nouvelle, surtout dans le contexte international instable que nous connaissons. « L’Europe doit être capable de se défendre par elle-même » (François Hollande) et vite ! Reste à trancher la question du financement ... À suivre !