Après le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne, un nouveau dilemme se pose à nous : Quid de l’Europe de la Défense ? Dans un monde secoué de crises, deux options seront à poser sur la table : compenser le départ des Anglais par un renforcement de l’OTAN (scandale!) ou davantage de défense européenne.
La sortie de l’Union européenne du premier budget militaire des pays de l’Union (35 milliards de Livres) ne sera évidemment pas sans conséquences, même si les conséquences opérationnelles resteront toutefois limitées sur la défense européenne. En effet, les Anglais n’ont pas fait preuve d’enthousiasme à l’égard de l’Europe de la Défense. Ils ont, certes, envoyé leurs frégates durant l’opération Atalante (Somalie) et des navires de la Royal Navy pour l’opération Sophia au large des côtes libyennes, mais Londres s’est toujours opposé, par exemple, à la mise en place d’un véritable quartier général européen (pourtant essentiel pour notre défense) pour ne pas créer de « doublon » avec l’OTAN.
En somme, voici une opportunité pour les chefs d’États des Vingt-sept de relancer l’Europe de la Défense et de la Sécurité face à la diversification des menaces et le besoin de coopération. Dans un contexte géopolitique et géostratégique incertain, agir ensemble, analyser communément les menaces, faire converger nos programmes d’équipement, renforcer nos capacités d’entraînement et de soutien logistique, augmenter les budgets consacrés à la défense et investir dans la recherche est primordial !
L’enjeu des prochains mois est d’élaborer une « Union de la sécurité et de la défense » qui soit à la hauteur des enjeux actuels (terrorisme, piraterie maritime, cybercriminalité ...).
Les Britanniques ont fait leur choix. Notre responsabilité est désormais celle du sursaut afin de protéger au mieux nos concitoyens. Pour autant, le Royaume-Uni devra rester à mon sens un partenaire, un allié de l’Union pour faire face aux grands défis sécuritaires internationaux. S'engager dans une logique de « repli stratégique » serait une erreur évidente.
Autrement dit, l’UE doit rester un acteur mondial majeur sur le plan de la Défense, préserver sa crédibilité, et ce, en parlant d’une seule voix.